Voila bon d'accord j'ai un peu triche puisqu'en proposant les poissons j'avais deja mon idee en tete.
Ictus
Près de la grotte le signe ictus avait été dessiné, code secret indiquant à tous ceux qui faisaient parti du groupe que cet endroit était choisi pour se réunir. Les chrétiens. Dernière secte venant de naître et tentant de survivre sous les assauts des romains.
Obligés de se cacher ils avaient choisi le symbole ictus, le poisson afin que tous ceux qui le veuillent puissent se reconnaître entre eux.
Ils en venaient par centaine des adeptes de ce groupe étrange qui se développant ne devenait plus une secte mais belle et bien une religion : chose dangereuse pour leurs ennemis qui les voyaient se réunir en grand nombre.
Un homme en toge restait accroupit derrière un bosquet, couteau à la main. Un autre homme de la garde ne tarda pas à le rejoindre.
- Gregorius que fais-tu ici ? Murmura l’homme qui attendait depuis quelques heures.
- Moins fort ! Sinon tout ce temps d’attente sera pour rien.
L’homme obéit et se mis à côté de son collègue.
- Comment sais-tu qu’ils seront là ?
Il avait baissé au plus sa voix pour ne pas se faire réprimander à nouveau.
- Ma cousine est l’une d’entre eux, je l’ai surprise à prier ce dieu crucifié.
Tous deux crachèrent à terre de mépris à ce nom.
- Elle m’a donné leur signe de reconnaissance sous peine d’aller rejoindre les arènes.
- Tu l’aurais fait ? Ta propre cousine ?
Gregorius eut un étrange regard puis sourit.
- On voit que tu es nouveau tu as encore des scrupules mais…
Il s’interrompit et indiqua d’un geste rapide des personnes commençant à entrer discrètement dans la grotte. Ils arrivaient à intervalle régulier tachant de paraître le plus discret possible.
- Qu’est-ce qu’on va faire ? Chuchota le plus jeune des deux.
- C’est de la vermine tout ça et la vermine tu sais ce qu’on en fait ?
Caius déglutit soudain effrayé.
- Attends c’est bien une mission de reconnaissance, non ? Tu vas tous les mettre en prison pour que justice soit faite ?
Le soldat eut une mine de dégoût.
- Tu parles d’une justice, sous prétexte qu’ils renient leur religion, ils sont libérés de plus en plus. Non, ce soir nous seront la main vengeresse des dieux.
- Il y a des femmes et des enfants là-dedans tu ne va pas les tuer tout de même ? Tu ne peux pas ! Voyant l’air décidé de l’homme, il recula effrayé. Très bien tu fais ce que tu veux mais tout seul je ne veux pas être mêlé à tout ça.
- Tu restes là où je dirais à notre supérieur que tu as décidé d’être clément envers eux et tu seras châtié. J’ai besoin de ton aide alors tu seras avec moi ce soir. J’ai vu que leur messe durait longtemps, la grotte est très profonde entre le fond et la sortie nous auront tout le temps pour amener suffisamment de combustible.
- Tu veux les brûler ? Es-tu fou ?
Gregorius ne répondit pas et lorsqu’il entendit des voix au loin il se leva enfin. Il chercha tout autour deux le plus d’herbe sèche ainsi que des branches. Voyant que l’autre ne faisait rien il le rabroua.
- Aide-moi au lieu de rester comme ça ! On a du temps mais pas tant que ça non plus ! Il faut que le feu ait pris suffisamment avant que la messe ne se finisse.
- On ne peut pas faire ça c’est mal…
Furieux, le garde prit l’autre homme et le plaqua contre la paroi rugueuse. Il serra au plus fort et Caius commença à sentir les aspérités de la roche qui pénétraient sa chair.
- Tu sais ce qu’ils font ? Ils sacrifient des enfants pour leur dieu, ils se fouettent pour implorer sa pitié.
L’homme tenta de s’échapper, effrayé.
- Faut pas croire tous ces racontars ce sont des boniments de bonne femme faut pas y faire attention tu ne va pas me dire que tu y crois ?
- De leur part je veux bien tout croire, pesta-t-il en le lâchant enfin. Maintenant aide-moi.
Ils passèrent près d’une heure à boucher l’entrée de combustibles puis alors que les voix diminuaient pour cesser, Gregorius sortit une fiole d’huile puis frotta deux pierres de silex. Les étincelles tombèrent sur le tas de branches et d’herbes sèches qui prirent aussitôt feu avec l’aide de l’huile. Les flammes ne tardèrent pas à monter, hautes et puissantes.
Des pas précipités se firent entendre puis des cris d’horreur lorsqu’ils virent qu’ils étaient pris au piège.
- Que fais-tu ? Hurla Caius. Tu es fou ?
- Allons-nous-en ! Ils méritent ce qu’ils ont ! Dépêche toi avant que le feu se propage !
Et sans attendre, il courut au loin, laissant le plus jeune devant les flammes, voyant les gens suffoquer et mourir peu à peu.
Les larmes brouillèrent sa vue et avant de s’évanouir il entendit les cris des enfants effrayés. Dans une dernière pensée lucide il comprit que cette guerre était des plus affreuse et incompréhensible et lorsque les flammes l’atteignirent, il se sentit plus proche de ces chrétiens qu’il ne l’avait jamais été de ses propres confrères. Il demanda pardon aux dieux pour ne pas avoir compris avant et mourut en paix, seul homme de cette époque ayant compris la vérité.